La règle d\'or

Il faudra grimper les vieux escaliers construits par les Incas, passer par des tunnels creusés dans la montagne :

Je flâne dans les rues. Sur un mur, un graffiti m'amuse : « Se Prohibe Estar Triste ». Il est interdit d'être triste. Je suis d'accord. La tristesse est toujours une perte de temps. Elle n'est que dans la tête et ne résout rien :

         Mon errance me mène dans un patio ouvert sur la rue par un passage. Je contourne un laurier rose et m'installe à l'ombre d'un palmier. La quiétude des lieux m'inspire. Après quelques pages d'écriture, la question de mon guide réapparaît :

         Un voisin m'offre des grains de maïs grillé. Ceux-ci ont une saveur particulière, le goût de l'effort récompensé et de l'échange. Personne ne parle, tout le monde récupère. Ce moment partagé en silence, au point culminant de cette nature sauvage, est magique :

       Je ne regrette plus d'avoir porté tout au long du trek ce livre d'alchimie. Voyons voir, or en feuille, or de mine, or ! 

       Je rêve ? Non, les sensations sont trop réelles. Je vole à côté d'un condor. C'est sensationnel. Cette impression de planer. Je suis si léger, et en même temps si rapide :

          La promenade est superbe. Le chemin des crêtes est désert. La vue sur le lac et sur les montagnes lointaines est à couper le souffle :

          les deux amoureux reprennent leur progression, la main dans la main, jusqu'au site inca. Celui-ci est désert. Quel endroit idéal pour immortaliser leur rencontre. Ils s'assoient sur les pierres du cadran solaire et mangent en se couvant du regard :

Je lève la tête et contemple la place. Mon regard est attiré par un petit garçon qui joue des percussions avec une fille de son âge. Les deux enfants sont hilares.

         Ils rient dans l'instant présent. Ils me donnent une leçon de joie :